Locomotive de la croissance européenne, l’Irlande est le premier pays de l’UE entré officiellement en récession. Même si le gouvernement vient de garantir les dépôts bancaires à hauteur de 400 milliards d’euros, le ralentissement économique compromet déjà l’industrie informatique, un débouché important pour les jeunes diplômés français qui s’expatrient. Avec des salaires attractifs et une grande flexibilité du marché de l’emploi, trouver un travail ou un job temporaire en Irlande était assez facile jusque-là. Mais la roue a-t-elle tourné ? Pas si sûr !
La situation actuelle en Irlande est peut-être le symptôme le plus visible de la crise financière en Europe : en l’espace d’un an, le tigre celtique est passé d’un taux de croissance de 6% à des prévisions négatives pour les mois à venir. La faute à la dépendance de la croissance irlandaise au marché de l’immobilier, ébranlé par la crise en cours.
Le secteur du logiciel touché ?
Mais la crise n’affecte pas que le BTP et le marché immobilier. D’autres secteurs, comme l’informatique, bien implanté en Irlande, commencent à subir le contre-coup de la crise. Il faut dire que 60% des logiciels vendus en Europe sont conçus sur l’île Émeraude : un secteur qui pourrait être directement affecté par la crise si la consommation baisse dans l’UE. Illustration de ce ralentissement ou signal durable : en septembre, le géant américain Dell a annoncé la suppression de 250 postes en Irlande.
Les jobs des expatriés français menacés ?
C’est un enjeu de taille pour les jeunes diplômés français des NTIC qui partent travailler en Irlande pour le salaire, mais aussi pour les meilleures opportunités d’emplois. Si l’Irlande semble aujourd’hui dans l’impasse, elle a pourtant les atouts pour se retourner. D’abord par une politique fiscale attractive qui attire de nombreuses entreprises étrangères, et ensuite par la flexibilité du marché de l’emploi, qui permet aux candidats peu expérimentés, comme les jeunes diplômés français, de trouver un job relativement facilement.
Des motifs d’optimisme pour le travail en Irlande
La crise actuelle est également à relativiser pour deux raisons : l’Etat irlandais s’est porté garant des dépôts d’épargne dans les banques irlandaises, ce qui devrait diminuer l’effet de « contamination » de la crise financière au reste de l’économie. Et les perspectives d’emplois dans le secteur des NTIC en Irlande viennent d’être récemment promues par l’implantation à Dublin de Facebook, le géant américain du réseau social en ligne. Donc, pas d’inquiétude.
La « planète blog » aborde aussi la question de la crise irlandaise, avec différents regards d’expatriés : l’analyse plutôt optimiste de Marie, pour qui la récession n’a pas vraiment d’effets sur l’économie locale. Et le regard un peu plus inquiet d’Estelle, qui donne tous les bons plans pour dépenser moins à Dublin en temps de crise (alimentation, économie d’énergie, transport).
Et vous, que pensez-vous de la décroissance dans l’ex « bon élève » de l’Europe ? Un passage éclair dans la grisaille ou le début d’une longue période de vache maigre ? On en discute sur le forum.