2008 marque un tournant pour le passage aux frontières hors de l’UE. Le passeport biométrique vient d’enterrer son « ancêtre » de deux ans d’âge, le passeport électronique. Concrètement, ce nouveau document recueille l’image numérisée du visage du demandeur ainsi que ses empreintes digitales. Pour ses défenseurs, le passage à la biométrie est un moyen de lutter efficacement contre l’usurpation d’identité. Pour ses détracteurs, comme la CNIL, cela constitue une atteinte grave à la vie privée. Mais à qui profite vraiment le « crime » ?
Comme nous vous l’annoncions récemment, le passage à l’identification biométrique a un coût : le tarif des nouveaux passeports augmente donc sensiblement. De 20 à 30% selon l’â ge du demandeur. A noter que si vous effectuez votre demande maintenant, le dispositif n’étant pas encore généralisé, vous pouvez toujours obtenir un passeport électronique.
L’autre « coût », c’est celui de la confidentialité des données personnelles. Entre mythes et réalité, qu’est-ce qui se cache vraiment derrière le passeport biométrique ?
Lobbying sécuritaire des Etats-Unis
La théorie conspirationniste s’arrête là où la politique ultra-sécuritaire des Etats-Unis commence… Ce qui pour certains, revient à peu près au même. Plus sérieusement, L’Union Européenne a été obligée de s’adapter aux nouveaux réglements en vigueur aux USA, qui imposent la présentation d’un passeport biométrique aux frontières.
Que vous soyez titulaire de la carte verte ou simple voyageur, cela ne change pas grand chose. L’officier de l’immigration vérifiera la concordance entre les données imprimées sur le passeport et celles qui figurent sur la puce électronique intégrée.
A qui profitent vraiment les données biométriques ?
On pourrait penser que la réponse à cette question est simple : au pays qui en impose l’usage. Mais le décret du 30 avril 2008 à l’origine du passeport biométrique en France apporte un éclairage différent.
Il prévoit en effet la création d’un fichier central comportant les photographies des demandeurs de passeport et leurs empreintes digitales… Il permet donc au pays émetteur, la France, d’accéder directement à une base de données personnelles. Une décision remise en cause par la CNIL qui considère la mesure comme une atteinte grave aux libertés individuelles.
Le biométrique : un marché lucratif
Il ne faut oublier que le « biométrique » est un business comme un autre… Les machines permettant la capture des données biométriques représentent un marché estimé à 100 millions d’euros. C’est la société Safran, en France, qui en assure la production.
Vous partez prochainement aux Etats-Unis ? A partir du 12 janvier 2009, il faudra remplir une formulaire de préenregistrement à l’achat de votre billet d’avion.
Pour effectuer votre demande de passeport électronique ou biométrique et rassembler les pièces nécessaires, rendez-vous sur ce site.