Catherine Galharret est conseillère EURES au Pôle Emploi International, à Bordeaux. Après avoir exercé différents métiers qui l’ont amenée à multiplier les déplacements professionnels à l’étranger, elle aide désormais les candidats à l’expatriation à bâtir leur projet professionnel international. Elle nous livre ses réflexions sur les tendances actuelles de l’expatriation, les secteurs porteurs et les pays qui offrent les meilleurs débouchés : avec une parenthèse sur le Canada , une destination « réaliste » pour les candidats français qui veulent changer de vie (retrouvez l’interview complète sur notre Fan Page).
Quels sont les les profils actuels des candidats à l’expatriation ?
Catherine Galharret – Je dirais qu’on va vers quelque chose de plus « raisonnable ». Il y a une dizaine d’années, les gens partaient avec l’idée que l’herbe est plus verte ailleurs… Ou qu’en partant, ils allaient oublier leurs soucis. Ce sont deux erreurs à ne pas commettre.
Aujourd’hui, les candidats à la mobilité ont des projets. Ils veulent acquérir une expérience internationale, qui est très valorisée aujourd’hui dans les CV. Ils se considèrent trop jeunes pour créer leur entreprise et préfèrent faire un tour à l’étranger. Ils veulent découvrir un pays avant de se ranger.
Les motifs sont plus raisonnés. Les gens ont davantage conscience de ce que représente la mobilité. Les projets sont plus cohérents, vraiment. Je rencontre de moins en moins de gens perdus, qui prétendent savoir tout faire.
« Les gens ont davantage conscience de ce que représente la mobilité »
Quels sont les pays qui attirent le plus les s candidats à l’expatriation ?
En ce moment, ce sont le s Etats-Unis et l’Australie. Il y a également une forte demande pour le Canada, une destination plus réalisable que les deux précédentes. Le Canada est le seul pays au monde qui encourage l’immigration des francophones. La mobilité se fait sur l’ensemble du territoire et des provinces. Le PVT (Permis Vacances Travail) fonctionne extrêmement bien. Pour 2010, le quota a été atteint en février. Les personnes partent en exploration la plupart du temps. S’ils trouvent un emploi, ils feront alors leur demande d’immigration..
Qu’en est-il des pays asiatiques ?
Les pays asiatiques constituent une autre demande. Il est très difficile d’y aller comme ça. Par contre, les entreprises ont besoin de salariés, notamment du fait de la délocalisation. Un individu tout seul a beaucoup de mal à trouver un permis de de travail dans ces pays. Les entreprises sont exigentes et souhaitent recruter des gens qui ont déjà travaillé en Asie étant donné les différences culturelles très fortes qu’il y a dans les relations interpersonnelles. Ils cherchent des gens qui parlent soit le mandarin pour la Chine, soir le japonais pour le Japon, etc. Les échecs sont courants.
En Asie, les entreprises recherchent notamment du personnel technique capable d’encadrer les unités de production asiatiques pour assurer un niveau de qualité correspondant aux normes européennes.
Quels sont donc les secteurs d’activité particulièrement porteurs pour les candidats à l’expatriation ?
Il y a d’abord les métiers en carence ceux. Ceux qui appartiennent au domaine de la santé (médecins, infirmières). On en a besoin dans le monde entier, y compris dans les pays développés.
« Le secteur de l’hôtellerie de luxe recrute énormément »
On peut y ajouter les métiers de bouche (boulangerie, pâtisserie). Ils requièrent entre 4 et 5 ans d’expérience. L’hôtellerie en général et celle de luxe en particulier recrutent énormément, à condition que l’on parle une langue étrangère.
Ensuite, on trouve des postes technico-commerciaux. Il faut témoigner d’une double-compétence, d’une maîtrise parfaite de la langue anglaise, et généralement de 5 ans d’expérience.
Il existe des métiers très spécialisés, ce qui complique un peu les démarches. En Afrique, il y a une forte demande dans les exploitations minières et pétrolières. Il est très difficile de former les gens à ce type de métiers. Les centres d’appels sont aussi très demandeurs : Maroc, Royaume-Uni, Irlande.
Voici de mon point de vue les tendances lourdes.
Le salaire reste le problème majeur pour les Français. Travailler à l’étranger sans lien avec une entreprise française ne garantie en aucun cas des salaires équivalents.
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