Alors que la situation est toujours précaire dans le complexe nucléaire de Fukushima, où une troisième explosion a eu lieu mardi matin, le risque de nouvelles fuites radioactives est désormais pris au sérieux par les autorités japonaises. Des chiffres communiqués mardi matin par le SPEEDI (« System for Prediction of Environment Emergency Dose Information), un organisme japonais chargé de mesurer le débit de dose radioactive, indique un taux de radioactivité « plus élevé que la normale » dans la préfecture d’Ibaraki, une préfecture (province) située au nord-est de Tokyo (article mis à jour mercredi 16 mars, à 2h35 GMT).
C’est le « débit de dose radioactive » qui permet -entre autres- de déterminer le risque posé à la population dans le cas d’un accident nucléaire. Il correspond à la dose radioactive par unité de temps et il est mesuré en nGy/s (nano-Gray par seconde) ou nGy/h (nano-Gray par heure) dans le système international.
Cette unité de mesure permet donc de déterminer la radioactivité atmosphérique ambiante et de prévoir l’impact sur la santé d’une fuite radioactive, et le risque de survenue du syndrome d’irradiation aiguë.
Selon les indications fournies par le site bousai.ne.jp (System for Prediction of Environment Emergency Dose Information), qui monitore le débit de dose radioactive maximal au Japon : celui-ci était de 1500 nGy/h mardi matin dans la zone d’Ibaraki, au nord-est de Tokyo. Ce taux est près de 5 fois supérieur au seuil de pré-alarme en France (voir ici). Les chiffres correspondant aux zones de Fukushima (où le risque est le plus élevé) et Miyagi n’ont pas encore été révélés. A noter qu’ils n’étaient pas disponibles mercredi matin sur le même site.
Une autre unité permet elle d’évaluer la quantité de radiation absorbée par les tissus humains, elle s’exprime en sieverts (Sv), et est utilisée par les autorités japonaises pour qualifier le niveau de radiation autour de la région de Fukushima. Celui-ci aurait atteint mardi des pics de 400 mSv par heure (1 mSv = 1000 sieverts) à proximité du site (estimation du gouvernement), soit un chiffre « 20 fois supérieur à la dose de radiations reçue en une année par certains employés du secteur nucléaire » (voir ici pour plus d’infos).
Il est pour l’heure impossible de déterminer les effets potentiels sur la santé des fuites radioactives émanant des centrales ou réacteurs nucléaires concernées (les autorités japonaises ont reconnu l’existence de fuites, sans en qualifier l’ampleur), compte tenu de l’évolution rapide de la situation.
D’autres sources d’infos :
L’Autorité de sûreté sucléaire
L’Agence internationale de l’énergie atomique
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