Les scanners corporels dans les aéroports : l’exemple de Roissy

Un scanner corporel va être expérimenté à partir d’aujourd’hui à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle sur les vols en direction des Etats-Unis (terminal 2E) et sur la base du volontariat. En effet, les mesures de sécurité tendent à être renforcées après l’attentat manqué contre un avion américain le 25 décembre dernier.


Un scanner corporel à ondes millimétriques en France

La solution des ondes millimétriques a été choisie par Aéroport de Paris (ADP). Ils permettent notamment de détecter les armes et traces de poudre d’explosifs qu’une simple fouille corporelle et autres détecteurs de métaux ne pourraient  déceler. Les ondes millimétriques sont réfléchies par l’eau et s’arrêtent à la surface de la peau.

Un tel scanner produit deux types d’images :
–    Une image schématique, qui représente le corps du passager sous la forme d’un avatar informatique
–    Une image holographique du corps humain en 3D

Deux contrôles sont effectués : une analyse informatique par l’ordinateur et un vérification visuelle par un opérateur du même sexe que le passager.

Après la période de test, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) adoptera une seule des deux images en termes d’efficacité

Ce dispositif sera testé pour une période de trois ans à la promulgation de la loi  sur la sécurité intérieure (Loppsi 2). Cette dernière n’a pas encore été examinée par le Sénat.  L’article 18  traitera donc de l’encadrement du dispositif.  Le gouvernement déterminera les aéroports et les destinations, qui seront concernés par ces nouvelles mesures de sécurité.

Le recours aux scanners corporels soulève quelques interrogations

La protection de la vie privée

La commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) souhaite que les scanners corporels soient utilisés dans des « conditions juridiques et techniques » garantissant la protection de la vie privée et de l’intimité des personnes.  La visualisation des images doit être effectuée par du personnel habilité, dans des locaux non ouverts au public. Il faudra également limiter la conservation des images  « à la durée nécessaire au contrôle » et sécuriser la transmission informatique des images des passagers. En effet, aucun stockage ou enregistrement des images ne sera autorisé.

Les éventuels risques pour la santé
L’Agence française de sécurité de l’environnement et du travail (AFSSET) a rendu un rapport vendredi dernier, estimant que les scanners corporels à ondes millimétriques, estimant qu’ils ne présentent « pas de risque avéré pour la santé des personnes. »

Le coût d’un tel dispositif
Le scanner développé par la société Visiom et expérimenté actuellement à Roissy est estimé à un peu moins de 200 000 euros.

Les scanners corporels ont été mis en place dans les plus grandes villes des Etats-Unis. Au niveau européen, on en trouve en Grande-Bretagne et très prochainement aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie.

Pour ou contre les scanners corporels au sein des aéroports ? Laissez toutes vos réactions sur le forum !